Bouteilles de Mousseus Charles de Frère

Le projet Boisset de nouveau vignoble sans IG en Bourgogne

 

Crédit: par Juliette Cassagnes in Vitisphère

 

Exclusif : le groupe Boisset, en lien avec la coopérative agricole Bourgogne du Sud, a accepté de détailler, à la rédaction de Vitisphere, le futur projet de plantation de vignes à vins sans IG, en Bourgogne.

 

La maison Boisset (Nuits-saint-Georges) s’est associée avec deux coopératives agricoles, Bourgogne du sud (Saône et Loire) et Dijon Céréales (Côte d’Or), pour monter un projet novateur : celui d’installer un nouveau vignoble à vins sans indication géographique (IG) à Saint Pierre de Bresse, dans la Bresse et dans la plaine de Saône, à Saint-loup-Géanges exactement (Saône-et-Loire)… Une première en Bourgogne donc, d’autant plus que cette commune se situe à 10 km à peine des vignes d’AOC de Côte d’Or et de la prestigieuse Côte-de-Beaune…

 

« Un contrat long terme »

Des demandes d’autorisations de nouvelles plantations, pour une surface de 65 hectares, ont été effectuées en 2016 par une dizaine d’exploitations agricoles intéressées par le projet, qu’elles ont obtenues en mars 2017. L’idée est, en effet, que ces agriculteurs les financent et produisent eux-mêmes les raisins sur des terres leur appartenant, mais selon des règles précises prédéfinies par le négociant. En contrepartie, celui-ci s’engage à les acheter pour ensuite les transformer dans ses chais.  L’ensemble des conditions de production et d’achats a été actées par un contrat « long terme » passé entre les parties.

 

Produire nous-mêmes plutôt que d’importer

L’intérêt du projet pour Boisset : sécuriser et augmenter son sourcing en raisins blancs – chardonnay, colombard et ugni blanc – destinés à élaborer des vins de base pour mousseux. L’entreprise souhaite développer cette production, essentiellement pour l’export, sous sa marque « Charles de Fère », mais peine à trouver en France des vins de base à la qualité souhaitée et en quantité suffisante. « Plutôt que d’importer des vins de l’étranger, autant les produire nous-mêmes, en France, cela bénéficie à tout le monde », justifie Georges Legrand, son directeur, en lien avec les approvisionnements massifs extérieurs déjà opérés par de nombreux opérateurs bourguignons. Du côté des agriculteurs, l’intérêt est celui de pouvoir diversifier leurs productions.

Les futures vignes, implantées sur sols profonds, auront des densités de 4000 pieds/ha, seront palissées et conduites « comme un verger ». Côté rendements, aucun chiffre n’est pour le moment annoncé. « Ces vignes seront conduites de façon différente de ce qu’on a l’habitude de voir, résume le directeur. Les deux parties prennent des risques…Il faut tester pour valider, et considérer ce projet comme quelque-chose d’expérimental ».