Vignes de vin

Producteurs de cépages rares, recensez-vous !

 

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Crédit Photo:  Archives Alexandre Abellan

 

Une enquête européenne cherche à établir une liste publique des domaines commerciaux cultivant des vignes oubliées afin de les structurer en communauté.

 

« Vous cultivez des cépages patrimoniaux rares dans votre exploitation ? Alors participez à notre enquête européenne ! » lance l’ampélographe Thierry Lacombe, chercheur à l’INRA de Montpellier et ambassadeur français du projet européen Grape On Farm. S’inscrivant dans le Programme Européen Collaboratif pour les Ressources Génétiques Végétales (ECPGR) cette initiative a pour objectif de répertorier des cépages rares conservés in situ.

 

Menée dans dix pays*, cette enquête se heurte pour l’instant à une certaine réticence des vignerons à afficher leurs initiatives reconnaît Thierry Lacombe. Pour l’ampélographe, « il y a toujours une peur de l’administration pour des cépages dont le statut n’est pas clair » (voir ci-dessous**), mais ce recensement ne doit pas entraîner de la méfiance explique l’expert. « L’enquête va permettre de partager des informations entre domaines de différents pays européens. Notamment pour connaître les méthodes de valorisation » explique Thierry Lacombe.

 

Chasse aux trésors viticoles

Devant déboucher à terme sur une liste ouverte à tous des domaines cultivant des cépages en voie de disparition, l’enquête espère structurer les initiatives jusque-là individuelles. « Le réseau français est constitué des collections de l’INRA (domaine de Vassal), de l’IFV (domaine de l’Espiguette) et de la trentaine de conservatoires locaux (associations, chambres d’agriculture, interprofessions…). On ajouterait avec les cépages minoritaires in situ un nouveau cercle, non-institutionnel » conclut Thierry Lacombe.

 

* : Albanie, Allemagne, Autriche, Croatie, Espagne, France, Italie, Monténégro, Portugal, Serbie.

 

** Reconnaissance des variétés de conservation
En marge de cette enquête, « nous essayons de créer auprès du ministère de l’Agriculture un statut de variété de conservation. Souvent, les vieilles variétés ne sont pas inscrites au catalogue et n’ont pas de statut réglementaire clair. Avoir une acceptation officielle permettrait de fluidifier leur protection » explique Thierry Lacombe.