Vendanges Château Dauzac prévues d'ici 2027

Médoc : Le château Dauzac veut « refaire du vin comme en 1855 »

 

Crédits: Texte et Image par Thomas Coignac in France Bleue

 

Depuis l’épidémie de phylloxéra, qui avait ravagé les vignobles français à la fin du XIXe siècle, la plupart des propriétés utilisent des souches américaines immunisées contre la maladie. Au printemps, le château Dauzac est devenu le premier grand cru classé girondin à replanter des souches locales.

 

C’est une petite parcelle, de même pas un hectare, un peu à l’écart des autres pieds de vigne, du château Dauzac, situé à Labarde, dans le Médoc. Mais c’est un hectare historique, dans tous les sens du terme. Car les souches utilisées, sont, pour la première fois pour un grand cru bordelais depuis la grande épidémie de phylloxera, originaires du Sud-ouest. Cette maladie, propagée par les insectes, avait ravagé une grande partie du vignoble girondin, et français, à la fin du XIXème siècle. Et, depuis, la très grande majorité des vignobles français utilisent des souches dites « américaines », car venues du Texas, sur lesquelles étaient greffées les cépages français.

 

Laurent Fortin, directeur général du château Dauzac, avec son directeur technique Philippe Roux

Laurent Fortin, directeur général du château Dauzac (à gauche), avec son directeur technique Philippe Roux (à droite) © Radio France – Thomas Coignac

 

Or, le château Dauzac a décidé de faire repousser des souches originales de cabernet-sauvignon. Elles ont été plantées au printemps sur un sol de grave fine, c’est à dire composé de sable, d’argile, et de cailloux très fins. Un sol censé empêcher la prolifération des nématodes, ces insectes qui propagent la maladie. L’objectif pour le directeur général du château : « Retrouver le goût original de ce vin ».

 

Car, de fait, les privilégiés ayant goûté ce vin original bordelais, non « modifié » par les souches américaines se comptent sur les doigts d’une main, puisque ces bouteilles datent des années 1850. Entre 2024 et 2027, il devrait donc être possible de boire ce vin du château Dauzac, même si, là aussi, seuls quelques œnologues devraient en avoir la possibilité. A moins que le château ne décide de commercialiser une cuvée de luxe, 100% franc de pied, en édition très limitée.