Assyrtiko

Les promesses au verre de l’assyrtiko, cépage tolérant à la sécheresse

 

par Alexandre Abellan in Vitisphère

 

Au goût, on voit que la biodiversité méditerranéenne peut apporter des solutions aux sécheresses prouvent Régis Cailleau et Christophe Séréno, ce 10 novembre lors de leur dégustation de cépages étrangers (étaient également mis à l’honneur le Xinomavro grec et le Touriga Nacional portugais). – crédit photo : Alexandre Abellan (Vitisphere)

 

Pour répondre au changement climatique, la quête de variétés originales est ouverte au vignoble mondial. Confidentiel, le vignoble grec regorge de cultivars adaptés à la sécheresse.

 

« En allant chercher ailleurs des cépages adaptés à des conditions climatiques difficiles, on ouvre des opportunités nouvelles à nos vignerons de l’arc méditerranéen » s’enthousiasme Régis Cailleau, le directeur de la communication de l’Institut Français de la Vigne et du Vin, à l’occasion d’une dégustation découverte de cépages étrangers sur le salon Dionysud. Parmi eux, l’assyrtiko se distingue par ses équilibres technologiques on ne peut plus originaux. « C’est l’un des rares cépages alliant autant sucre et acidité » résume Christophe Séréno, l’illustrant avec un verre d’assyrtiko à 13,5 degrés alcool et une acidité totale de 7 gramme H2SO4/litre. « Cela fait penser aux vins de Jurançon, sucrés et acides avec une belle vivacité qui titille les papilles » complète Régis Cailleau.

 

Mettre ses oeufs dans le panier

 

Originaire de l’île volcanique de Santorin, ce cépage y connaît des conditions viticoles extrêmes, sous une chaleur de plomb et sur des sols caillouteux*. Conduit en panier (c’est à dire un gobelet enroulé), l’assyrtiko protège ainsi ses grappes des fortes températures (de l’ordre de 45°C) et des vents marins (Cyclades obligent). Inscrit depuis 2015 sur le catalogue français, l’assyrtiko reste exclusivement planté en Grèce (à hauteur de 1 500 hectares). Actuellement, deux essais ont lieu dans le vignoble français : avec la Chambre d’Agriculture des Pyrénées Orientales (90 souches) et au Domaine du Chapitre en Hérault (400 souches). « On est en phase de communication. On pousse ces cépages pour que les vignerons et les pépiniéristes s’y intéressent » explique Christophe Séréno.

 

* : Planté en franc de pied sur l’île de Santorin (à 3 000 pieds/ha pour un rendement moyen de 30 hl/ha), il est greffé sur le reste de la Grèce. La bibliographie n’indiquerait pas d’incompatibilités particulières.