En Normandie, le cidre, qui avait une image ringarde, se refait une jeunesse

Le cidre normand fait sa révolution

Crédits: Bertrand Fizel in Le Parisien

La Normandie fait figure de mastodonte de la pomme, avec près de 10 000 ha concernés et 250 producteurs en pointe dans le renouveau de la boisson.


Le cidre connaît une nouvelle vie inattendue. Cette boisson qui avait parfois été ringardisée, voire oubliée, retrouve des lettres de noblesse sur lesquelles peu auraient parié. Cet alcool festif, souvent léger, revient pourtant de loin. Il n’était plus cantonné souvent qu’aux jours de crêpes et de galettes des rois… Certaines variétés de pommes avaient même été perdues. Mais le rebond a donc lieu et il est remarquable.

 

A la pointe de ce renouveau, la Normandie fait figure de mastodonte de la pomme, avec près de 10 000 ha concernés, 250 producteurs et une Appellation d’origine protégée (AOP) Cidre Cotentin décrochée en 2018. Une dynamique qui commence à se traduire dans la pratique où il n’est pas rare de trouver du cidre de qualité en pression. De plus en plus de restaurateurs le mettent à leur carte ou l’associent mêmes à des viandes blanches, des fromages et même certains desserts.

 

« On trouve aussi désormais des cidres millésimés, des cidres en magnum, de nouveaux formats qui s’accompagnent d’un packaging lui aussi complètement dépoussiéré, sur le même modèle d’évolution que le vin naturel. Il y a des productions remarquables au Pays basque, en Bretagne bien sûr mais aussi dans de nombreuses régions d’Europe, au Danemark, en Belgique, en Irlande… », s’enthousiasme Dominique Hutin, critique œnologue.

 

Témoin de cet étonnant revirement, la boisson jusque-là souvent associée aux dimanches de nos grands-pères en campagne a tenu ce week-end à Caen (Calvados) son premier salon international, avec des dizaines de producteurs qui confirment unanimement la révolution de leur filière et de leur approche du produit.