Eduardo Chadwick

Eduardo Chadwick, ambassadeur des vins chiliens et homme de l’année Decanter

 

par Alexandre Abellan in Vitisphère

« J’étais récemment en Chine, et personne n’y avait visité le Chili. Nous en sommes toujours au commencement » confie Eduardo Chadwick à la revue Decanter. Viña Errazuriz – crédit photo : Viña Errazuriz

 

Produisant les vins les plus chers du Chili à Viña Errazuriz, le « man of the year 2018 » selon Decanter porte haut le positionnement premium du vignoble sud-américain dans le monde.

 

« Sa vision pionnière et sa détermination brute l’ont aidé à propulser les vins fins chiliens sur la scène internationale » résume la revue anglaise Decanter, qui vient de nommer Eduardo Chadwick Claro homme de l’année 2018. Dirigeant Viña Errazuriz depuis 1983 (et la reprise familiale du domaine, fondé en 1870 par un de ses ancêtres), l’ingénieur est la tête d’affiche des vins chiliens.

Dans les années 2000, il est connu pour avoir organisé une trentaine de dégustations à l’aveugle dans le monde afin de démontrer la qualité de ses vins de cabernet face aux plus grandes étiquettes de Bordeaux et d’Italie. En 2004, son premier évènement à Berlin (présidé par Steven Spurrier, l’organisateur du jugement de Paris en 1976) a plébiscité ses vins, ce qui ne s’est pas démenti par la suite. « Nous ne nous attendions pas à ces résultats, ni à leur répétition. La dégustation de Berlin est née d’une frustration : le Chili ne recevait pas toute l’attention critique qu’il méritait. Il était question de justice » explique Eduardo Chadwick à Decanter.

Mentor

Cette volonté de faire reconnaître à leur valeur les terroirs chiliens a été portée par la rencontre, en 1991, d’Eduardo Chadwick avec le célèbre producteur californien Robert Mondavi*. Quatre ans plus tard, les deux hommes lançaient une joint-venture, la marque Seña. Fer de lance des vins chiliens premiums, la cuvée a placé les vins chiliens parmi les vins les plus côtés. Cette cuvée bénéficiant d’une commercialisation par la place de Bordeaux. Après la disparition de Robert Mondavi en 2004, la joint-venture est devenue la propriété de Viña Errazuriz.

Faisant de Robert Mondavi son mentor pour la reconnaissance des vins chiliens, Eduardo Chadwick conclut que son prix d’homme de l’année est « moins une récompense personnelle qu’un titre pour le Chili. C’est la reconnaissance de notre entrée dans le royaume des vins fins. » Eduardo Chadwick se plaçant ainsi dans les traces du précédent récipiendaire sud-américain du titre Decanter : l’argentin Nicolás Catena, en 2009.

 

* : Robert Mondavi a d’ailleurs reçu le prix Decanter en 1989.