Château Palmer

Château Palmer ouvre à la baisse le bal des sorties 2017

 

Crédits: Alexandre Abellan in Vitisphère

 
Deux semaines après la présentation en primeurs, le troisième grand cru classé en 1855 de Margaux ouvre les hostilités avec un prix en baisse de 20 %. À voir si les autres propriétés vont lui emboîter le pas, ou patienter.

Proposée à 192 euros hors taxe aux négociants, la bouteille de château Palmer 2017 affiche une baisse de 20 % de son prix par rapport au millésime 2016. Son second vin, Alter Ego, est quant à lui, mis en vente à un prix stable, 48 €/HT (-2 %). Surprises, ces annonces ont cueilli à 9 heures ce matin les négociants de la place de Bordeaux, rentrant de vacances de printemps, dix jours après la fin de la semaine des primeurs. Avant midi, la totalité des allocations proposées ont trouvé preneur. « Les premiers retours des clients sont positifs. Les États-Unis ne sont pas encore éveillés, mais l’Asie a demandé des suppléments » se réjouit Thomas Duroux, le directeur général du château Palmer (qui commercialise en primeur 50 % de son premier vin et 85 % du second vin).

 

« Fixer un prix en primeur, c’est interpréter notre capacité de commercialisation. Moins en fonction des volumes et du gel, que de la réception du millésime et de notre valorisation sur les marchés. 2017 est un beau millésime, même s’il ne deviendra pas une star comme 2015 ou 2016. La machine des primeurs à Bordeaux est toujours très simple et très complexe » explique Thomas Duroux. Ayant accueilli 1 500 professionnels à la propriété lors de la semaine des primeurs, il estime qu’il n’avait pas à attendre davantage pour se positionner : « on est sortis du temps où les notes faisaient la pluie et le beau temps. Les metteurs en marché ont repris leur rôle de conseil auprès des clients. »

 

« En dehors du peloton »
 

Si cette sortie marque le coup d’envoi de la campagne des primeurs 2017, qui était tout juste balbutiante la semaine dernière avec quelques sorties (comme les châteaux Canon Pécresse, les Grands Chênes, Lanessan…), les autres propriétés ne se montrent pas forcément pressées d’emboîter le pas au troisième cru classé en 1855 de Margaux. « Palmer a toujours été un cru en dehors du peloton, qui a son propre réseau de distribution très bien établi, avec un petit nombre de négociants* » explique le directeur d’un cru classé voisin. Ajoutant qu’« ils ont lancé leur balle, il est trop tôt pour dire ce que feront les autres. Nous avons encaissé une baisse de 40 % de notre production, nous attendrons d’avoir reçu l’ensemble de la filière et les dernières notes clés pour commercialiser. »

 

Pour sa part, le vignoble du château Palmer a été relativement épargné par le gel (avec 15 hectares touchés sur 66). Sa récolte 2017 n’étant de plus pas inférieure à celle 2016, qui avait pâti d’un trou de protection phyto lors de son passage à la biodynamie (la propriété est actuellement certifiée bio et biodynamie).

 

* : Les actionnaires du château Palmer étant les descendants des familles de négociants girondins Mälher-Besse et Sichel.

 

Mise à jour : de l’activité en Saint-Émilion et Sauternes
Dans l’après-midi de ce lundi 23 avril, un autre grand cru classé rouge a annoncé son prix en primeur : le château Valandraud (Saint-Émilion). Présenté à 100 € HT au négoce, il affiche un repli de 22 % de son prix par rapport à 2016. À Barsac, le premier cru classé Coutet augmente pour sa part de 5 % son cours, à 28 €/HT.