Spiritueux: L’Italien Campari avale Grand Marnier

 

In Ouest France

 

Le groupe de spiritueux s’apprête à mettre la main sur ce fleuron français de la liqueur.

Quels points communs entre les crêpes Suzette, les soufflés dessert ou les cocktails Grand Margarita et B52 ? Le Grand Marnier, pardi !

 

Et il s’en vend une bouteille toutes les trois secondes dans le monde. Depuis plus de cent trente ans, cette liqueur à base de cognac et d’écorces d’oranges, a conquis un large public, du « roi des cuisiniers » Auguste Escoffier à Madonna.

 

Créé en 1880, près de Versailles, par Louis-Alexandre Marnier-Lapostolle, le Grand Marnier est la deuxième marque de liqueur la plus vendue au monde. 90 % de son chiffre d’affaires se fait à l’étranger.

 

Cuisine et coktail

 

Depuis 2012, la Société des produits Marnier Lapostolle a transféré sa distillerie en Charente, où se trouvaient déjà les chais de Cognac de la société. L’embouteillage, lui, se fait en Normandie depuis 2011, dans l’usine d’Aubevoye (Eure). Plus de 10 millions de bouteilles sont produites par an par une trentaine de salariés. Et les affaires tournent bien pour l’entreprise familiale. Grand Marnier vient d’annoncer une hausse de 8 % de son chiffre d’affaires. C’est cette belle réussite française que l’italien Campari, numéro six mondial des spiritueux, vient de demander en mariage, en déposant une offre publique d’achat «amicale» (avec le consentement de l’intéressé) de près de 700 millions d’euros. Le groupe milanais, propriétaire de 50 marques (Aperol, Spritz, Wild Turkey…), entend surfer sur le retour des cocktails. Si les Français connaissent le Grand Marnier en cuisine, c’est en effet au comptoir des bars qu’on le consomme ailleurs dans le monde, en particulier aux États-Unis.