Le phylloxera des vignes

Comment un simple petit puceron a anéanti plusieurs cépages ancestraux

Crédits: par Ivan Kharaba in Le journal de Saône-et-Loire

 

Au début des années 1860, le phylloxera des vignes fait son apparition en France. Ce puceron venu d’Amérique détruit en quelques années une grande partie du vignoble, provoquant la disparition de cépages ancestraux. Confrontée à cette crise et à ses conséquences économiques immenses, la communauté scientifique réagit.

L’espoir de trouver un produit qui anéantira le phylloxera
De très nombreux travaux voient le jour pour tenter de trouver des solutions. Après la crise de l’oïdium, la vigne redevient un centre d’intérêt pour la recherche agronomique.

La société Schneider et Compagnie l’a bien compris, lorsque dans le dernier tiers du XIXe  siècle, elle entreprend la plantation d’un vignoble. Son objectif n’est pas la production de vins mais la réalisation d’essais de traitements au sulfate de fer, espérant trouver une solution efficace contre le phylloxera. Non seulement, il apparaît que le sulfate de fer n’a aucun effet, mais sa pulvérisation ne permet pas d’améliorer les rendements des vignobles.

Un produit vendu 35 francs la tonne
À côté du sulfate de fer, l’usine se lance aussi dans la valorisation de ses phosphates métallurgiques, provenant de la déphosphoration de la fonte par le procédé de fabrication de l’acier. Ces phosphates contiennent entre 12 et 18 % d’acide phosphorique, 45 % de chaux, de la magnésie des oxydes de fer, ou encore du manganèse.

La plaquette de ce nouvel engrais phosphaté précise que ces phosphates « ont été particulièrement recommandés par les agronomes les plus distingués. Ils s’emploient avantageusement dans tous les cas où l’on a besoin d’acide phosphorique pour la reconstitution des terres trop longtemps cultivées au fumier seul… Ils jouent un rôle important au point de vue de la résistance des vignes françaises au phylloxera… ».

Et de poursuivre que les résultats obtenus sont des plus encourageants. La Société Schneider et Cie assure que ces phosphates métallurgiques conviennent à presque toutes les cultures comme celles du blé, de l’avoine, du seigle, de l’orge, du maïs, des carottes, des pommes de terre… Et qu’ils empêchent les ravages des insectes. Ce produit est alors commercialisé 35 francs la tonne, par sac de 100 kg.